Anders OSBORNE: Spacedust & Ocean Views (2016)



Titles:

Wind

Pontchartrain

Life Don't Last That Long

Lafayette

Cape Cod

All There Is To Know

Can You Still Hear Me

Move Back To Mississippi

Burning Up Slowly

Tchoupitoulas

Street Parade Big Talk

From Space

La première écoute de Spacedust & Ocean Views déconcerte et surprend. Anders OSBORNE en live est plutôt explosif, il multiplie les rencontres, et est très curieux de nouveaux sons. Ses deux dernières productions, le superbe Peace et l’excellent Freedon & Dream avec NORTH MISSISSIPPI ALL STARS avaient placé la barre très, très haut. Cet album est plus en demi-teinte, moins évident à la première écoute, il plonge dans l’univers personnel du musicien qui ne se livre pas aussi facilement qu’on pourrait l’imaginer. Lui le Suédois arrivé très jeune à New-Orleans est tombé amoureux de Big Easy, et la plupart des titres sont des références à la ville et à la Louisiane « Pontchartrain », « Lafayette », « Tchoupitoulas Street Parade ». Pourtant « Wind » est une superbe balade apaisée, et semble évoquer la West Coast, les autres titres sont assez mélancoliques, ce qui ne transparaît pas quand on connaît le personnage qui respire la bonne humeur et la joie de vivre. D’où l’importance d’accorder une écoute plus attentive aux morceaux. Anders, est un superbe « song-writer », et il le confirme amplement ici. Un sens de la mélodie, une facilité déconcertante pour les arrangements, d’autant que la production de Mark Howard (Bob Dylan, Daniel Lanois, Iggy Pop), efficace et subtile, renforce la force des compositions.

Certaines sont déjà connues et jouées en live “Life Don't Last That Long », « Lafayette » et il semble que plusieurs titres ont été enregistrés en même temps que ceux de Peace. On retrouve d’ailleurs dans « Life Don't Last That Long” le rythme et l’ambiance du précédent opus. Dommage que quelques effluves de violon un peu inutiles viennent s’ajouter au pourtant superbe « Lafayette », la musique d’OSBORNE n’a nullement besoin de ces ajouts pour irradier. A l’image de la pochette assez énigmatique (un petit garçon juché sur un zèbre sur une plage face à la mer), cet album se révèle peu à peu pour devenir incontournable et il se termine de façon inattendu avec « From Space » et Rickie Lee Jones.

Michel Bertelle